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  Réflexions au gré des temps
  Les Réflexions 2008 .II. :
 

Réflexion AAW / 2008 : 
Théorie des trois pôles économiques tournants :

1-Le capitalisme repose sur le postulat d’une croissance soutenue et illimitée, concept parfaitement impossible dans la réalité. En effet, on ne peut susciter éternellement de nouveaux besoins sans être, dans le même temps, contraint à une élévation continue du niveau de vie ; hors, ladite élévation entraîne inéluctablement des exigences plus fortes en matières de droit sociaux, humains, politiques, etc. Hors, le système ne saurait admettre de perdre le contrôle des masses, oui à une pseudo liberté forcément limitée par la nécessité, non à une liberté totale, confinant à l’anarchie et renversant l’ordre établi.
2-Autrefois, comme l’avait très bien vu les anciens de 14, le système se régulait par la guerre. A intervalles réguliers, la folie guerrière entraînait les hommes en des conflits fratricides et dévastateurs qui avaient pour conséquence directes l’anéantissement des surplus de populations, d’infrastructures et de biens, permettant, après-guerre un redémarrage de l’économie.
3-La seconde guerre mondiale a rendu cette pratique impossible, nul ne doute qu’une troisième guerre mondiale effective conduirait inéluctablement l’humanité à son anéantissement total.
4-Afin de perdurer le système recourre donc à un nouveau dispositif de constructions / destructions cycliques que j’ai appelé théories des « trois pôles tournants ».
5-Imaginons un monde à la phase Φα, il est constitué de trois grands pôles économiques respectivement nommés A, B et C.
6-Le pôle A, est riche, développé, « civilisé » depuis un certain temps, ses citoyens bénéficient d’un excellent standard de vie, de libertés politiques, syndicales, d’un niveau d’infrastructures sans équivalent, etc. Mais il souffre de graves problèmes, les citoyens réclament toujours plus comme il est de nature dans la problématique humaine, ils rêvent à toujours plus de droits et de libertés, contestent l’ordre établi, exigent plus de respects. En outre, les ménages sont suréquipés, on a bien augmenté la vitesse d’obsolescence des produits afin d’amplifier la consommation, mais on atteint une sorte de plafond à partir duquel toute croissance élevée devient impossible à maintenir d’autant plus que les coûts augmentent sans cesse afin de répondre à des exigences sociales toujours plus nombreuses et pointilleuses.
7-Le pôle B, est pauvre, comprend une population disciplinée car habituée depuis longtemps à obéir à des régimes politiques sévères, pour ne pas dire sanguinaires, une longue tradition de servitude et de pauvreté a imprimé dans l’esprit de ces gens que le travail bien fait était la vertu cardinale et que l’obéissance servile assurait la condition d’une existence frugale mais convenable à l’ombre des puissants. Ces gens sont assidus, désireux d’apprendre et suffisamment instruit mais pas trop, ils ne manifestent aucune de ces revendications que l’oisiveté entraîne.
8-Le pôle C, est plus que pauvre, miséreux, dans ces pays là on meurt, on crève, l’état n’existe plus que pour protéger quelques privilégiés et asservir tous les autres. La liberté est un rêve inaccessible, manger ce suffit et voir l’aube d’un nouveau jour est presque une calamité, tant la vie est infernale. Les états débiles et dévolus à la jouissance de quelques uns, ne se préoccupent ni de soigner, ni d’éduquer. Privé des supports culturels nécessaires à une vie « civilisée », les gens abrutis par trop de misères, survivent chichement, se regroupent en communautés plus réduites afin de s’épauler et parfois, essaient de se sauver par tous les moyens vers le pôle A, celui qui fait rêver le reste de ce monde. Dans ces régions la religion est souveraine, car seul l’espoir d’une vie meilleure dans l’au-delà et l’interdiction qui est faite de se suicider, permet de supporter la misère d’ici-bas. Des guerres, surtout civiles, voire religieuses, balaient ces contrées déshéritées, l’investissement que l’on met dans les croyances, qu’elles soient politiques où religieuses, est tel, que toute individu qui les remet en causes est forcément satanique et doit être éradiqué.
9-Voilà résumé la situation de chacun des pôles au moment de la phase Φα, voici comment on passe à la phase Φβ.
10-Ne pouvant plus trouver de croissance à l’intérieur du pôle A, les niveaux de salaires et d’exigences s’y trouvant trop élevés, les multinationales qui elles, ainsi que leurs propriétaires, ne se trouvent asservis à aucun de ces trois pôles décident de miser sur le développement du pôle B. Ils y transfèrent leurs industries, profitent d’une main d’œuvre quasi servile et mal payée, dépourvue de droits et n’ayant pas même l’idée d’en réclamer, d’autant plus que la perspective d’une sortie de la misère est à la clef. Les multinationales jouent en effet, avec la complicité des politiques qu’elles achètent, sur deux tableaux : d’une part produire à bas coûts dans le pôle B et vendre au plus cher dans le pôle A ; mais aussi, développer les infrastructures du pôle B afin de l’ériger en compétiteur susceptible de rattraper le pôle A. Cela permet, d’une part de soumettre les populations du pôle A à une concurrence déloyale, à les maintenir dans l’angoisse, étouffant ainsi toute velléité de révolte, et d’autre part à les paupériser par l’endettement puisque la perte des capacités productives entraînent un fort chômage, une stagnation des salaires, une remise à plat des droits et la nécessité de s’aligner sur le moins disant. Chose parfaitement impossible puisque le coût de la vie dans le pôle A est tel, que ce qui suffit pour vivre à un habitant du pôle B, ne permettrait même pas de se nourrir, sans parler du reste, dans le pôle A. De plus, pour les quelques emplois non délocalisables, une forte main d’œuvre immigrée, régulière et irrégulière, en provenance du pôle C, chassée par la misère et prête à tout, casse les prix et oblige les habitants du pôle A soit à une contraction des revenus soit à une inactivité fatale. Les états du pôle A, de plus en plus dépourvus des ressources nécessaires à maintenir des services publics et des infrastructures dignes de ce nom, restreignent de plus en plus leurs compétences et leurs interventions. Le pôle B, par contre, explose littéralement sous l’effet d’une prospérité nouvelle et inespérée, l’état construit des infrastructures, des équipements ; la population se prend à rêver à un avenir radieux, mais pas encore au point de revendiquer des libertés politiques et des droits syndicaux, l’euphorie de la croissance se substituant à l’exigence de liberté. Insensiblement, le niveau du pôle B rattrape et dépasse le pôle A, cependant que celui-ci sombre dans la misère et que sous l’effet d’endettements impossibles à éponger, les états comme les particuliers s’affaissent et sombres dans le désespoir et l’anarchie, laquelle, en vertu de la loi immémoriale du plus fort ne tarde pas à générer la réapparition de proto-états totalitaires. Au terme de ce processus, chaque pôle a inversé son statut par rapport à la phase Φα.
11-Le pôle A se trouve réduit à la misère, le pôle B à la richesse et le pôle C, qui augmente son niveau d’organisation et d’éducation se retrouve sur la voie du développement bien que toujours pauvre. Au cours de la prochaine phase, la phase Φγ, les multinationales qui ne trouveront plus les conditions nécessaires à leurs développement dans le pôle B, les coûts et les contraintes ne cessant de croître, investiront dans le pôle C, qui se développera donc au détriment du pôle B. Plus tard, le cycle recommencera avec le pôle A qui, au terme de guerres interminables, de conflits ravageurs ayant anéantis toutes traces d’infrastructures sera mûr pour une nouvelle phase de développement.
12-Voici comment, à l’avenir et si la pénurie en matières premières ne pose pas de problème, le capitalisme peut s’imaginer enchaîner les phases de développements / destructions nécessaires à sa pérennité.
13-D’ailleurs, malgré l’inquiétude que l’on peut avoir à l’égard du tarissement des ressources planétaires, il n’est pas impossible que la conquête spatiale ne permette l’import de matériaux extra-terrestres qui permettront la perpétuation du système. A ce moment là, nous aurons d’ailleurs à faire face à une nouvelle forme de pollution : en effet, la quantité de matériaux importés risque de devenir si considérable que nous ne saurons où stocker les rebuts, sachant qu’à terme si nous ne renvoyons pas dans l’espace une quantité à peu prés équivalente, nous augmenterons la masse de la planète. Cela peut sembler ridicule compte tenu des proportions, mais qui eut cru au XIXème siècle que l’on pouvait vider l’océan de tous ses poissons, polluer l’ensemble de l’atmosphère et changer le climat ?


14-Bien sûr, je réprouve totalement une telle organisation de la planète.





 

Réflexion AAX / 2008 :

 

On commence par cultiver les différences en toute innocence, inconscience, avec les meilleures intentions du monde. Mais ces différences, tout comme de jeunes pousses vigoureuses, prospèrent bien vite tant et si bien qu’à la fin elles occultent la forêt, pis, elles semblent constituer l’essence de la forêt à moins de les dépasser non sans maintes difficultés.

 

Réflexion AAY / 2008 :

 

Dans les sociétés solidaires, l’altruisme se charge de créer le lien social ; à contrario, dans les sociétés concurrentielles, l’altruisme n’étant d’aucune utilité, le lien social se crée à partir d’autres fondements : le groupe, la société, le drapeau, la race, etc et l’opposition à une adversité réelle où fantasmée

 

Réflexion AAZ / 2008 :

 

Vu à la TV une émission sur la paupérisation des fonctionnaires, leur toujours plus grande difficultés à vivre ainsi que le manque de reconnaissance qui l’accompagne quand il ne le précède pas. Le ton des différents intervenants étaient légers, pour ne pas dire anodin, les économistes concédaient juste que cela n’était pas très correct, mais que l’on ne pouvait rien contre cette évolution inéluctable, que d’autres métiers plus rentables et reconnus étaient apparus, que la classe ouvrière avait disparu ( ? ) et qu’en conséquence, le déclassement des fonctionnaires étaient finalement plutôt logique.

Quelqu’un a-t-il compris que le jour où un verrou mental qui subsiste encore bien que de plus en plus mince, aura sauté, l’administration sombrera vraiment dans l’inefficacité véritable, que la débrouille, pour ne pas dire la combine, bref la corruption généralisée régentera la vie sociale. Qu’en conséquence, il faudra comme dans les pays sous-développés verser des bakchichs, des pots de vin, des dessous de table pour obtenir un papier, que l’administration ainsi que la justice deviendront inéquitables et que les assises mêmes de la nation sombreront dans l’anarchie.

C’en sera alors fini de l’état, donc de la citoyenneté, donc de la nation. Mais les ultra-libéraux repus y trouveront probablement leurs comptes, non seulement leurs aisances matérielles leurs permettra de s’exonérer des contraintes pesant sur l’ensemble de leurs ex-concitoyens ; mais les dégâts de leurs politiques attesteront même leurs propres paroles sur la légendaire inefficacité de la force publique. Qu’il sera aisé comme on commence à le faire déjà, à exciper du délabrement des services publics et du découragement consécutifs des fonctionnaires, pour vilipender ces « feignasses » inefficaces qui font du gras sur le reste du pays. Remettez-vous en à la main invisible du marché, laquelle a toujours raison même quand elle a tort.

 

Réflexion ABA / 2008 :

 

— Les idéologies sont des systèmes par lesquels des penseurs sincères remplis de bonnes intentions, s’efforcent de changer en mieux la condition humaine. Mais par ces voies tracées, d’ambitieux empires se faufilent et s’efforcent, armés de ces bons sentiments, de gagner les cœurs et les cerveaux, et d’asseoir ainsi une domination incontestable reposant sur une vérité assénée.

Dans leurs conséquences politiques et guerrières, les idéologies rejoignent bien souvent les religions dans l’aliénation et l’horreur.

 

Réflexion ABB / 2008 :

 

— L’économie de marché non régulée, ressemble à un véhicule automobile dépourvu de pilote, fonçant sur une route bordée de rails de sécurité. Ne pouvant tenir la ligne droite, elle rebondit contre les rails, se renvoyant ainsi de l’un à l’autre, un abus dans un sens suscitant l’abus inverse, nonobstant quelques dégâts elle poursuit aveuglément, elle peut même bifurquer malencontreusement sur une voie de garage.

Certes, la présence d’un pilote au volant d’un véhicule aussi complexe, délicat et rapide, ne garantit pas contre les accidents où les fausses routes ; mais pourvu que ce pilote soit compétent, il en diminue fortement aussi bien l’ampleur que le nombre, et s’il est talentueux il les rend improbables. Par contre, un pilote idéologue n’admettra jamais son erreur et précipitera le monde dans le désastre plutôt que de se dédire. Ce n’est donc que la catastrophe consommée que l’on conclura qu’il ne fallait pas partir dans cette direction.

 

Réflexion ABC / 2008 :

 

— Toutes les sociétés comprennent des catégories, des castes qui cherchent naturellement à faire prévaloir leurs intérêts particuliers sur l’intérêt général, voire, dans les pires cas, à s’instituer en pouvoir asservissant la population à son seul intérêt pour son seul bénéfice, instaurant de fait une dictature oligarchique.

Les sociétés démocratiques souffrent naturellement d’une perversion compréhensible bien que nuisible à l’intérêt général, c’est la soumission des élus à leur électorat. C’est une conséquence logique et même nécessaire de la démocratie, puisque celle-ci se veut l’émanation du peuple souverain, décideur. Mais en l’absence de conscience de l’intérêt général elle peut être fatale. Néanmoins et j’insiste, elle est en tant que telle plutôt inévitable, admissible.

Par contre, il existe une autre forme de perversion difficile à contrecarrer, nuisible à la démocratie et pouvant être occulte :

Dans une société démocratique c’est l’état, émanation de la nation, qui veille à l’intérêt général par ses différentes institutions législatives, juridiques, exécutives. Mais dans cet état que doit-on penser des catégories sociales, castes, érigées en institutions s’autorisant à influencer directement les corps constitués de l’état pour établir le primat de quelques intérêts particuliers sur l’intérêt général ? Sinon l’établissement par l’intermédiaire du noyautage de l’état démocratique, sous le doux nom de lobbys, d’un état oligarchique.

Un état dans lequel, sous les apparences d’une démocratie, sévit une oligarchie manipulatrice ; où l’intérêt particulier, parfois l’intérêt d’un seul prime sur l’intérêt de tous.

D’aucun vous affirmeront qu’il ne tient qu’aux citoyens de s’ériger en associations et de contrer les menées nuisibles, mais outre que les citoyens ne disposent ni du temps, ni des moyens de se garder de toutes les attaques possibles, aucune de leurs associations ne disposera jamais des ressources dont les lobbys multinationaux peuvent se prévaloir. La lutte sera toujours inégale et conforme à l’image classique du : « Pot de terre contre le pot de fer. » sauf rares mobilisations générales.

 

Réflexion ABD / 2008 :

 

— Pourquoi la France fait-elle peur en Europe et pourquoi le français est-il systématiquement taxé d’arrogance dès qu’il exprime une opinion personnelle ce qui, dans un système démocratique, est pourtant fondamental ?

Si l’on excepte quelques périodes comme les soubresauts révolutionnaires et les conquêtes napoléoniennes qui résultent le plus souvent d’actes d’autodéfenses d’une nation à laquelle les monarchies européennes refusaient la liberté de se déterminer, la France c’est le plus souvent abstenue de toute tentation impériale du moins en Europe, à l’exception notable de Charlemagne. Les rois capétiens tentèrent d’offrir au pays des frontières naturelles, le fameux près carrés, sans voir au-delà à l’exception de François 1er qui voulut faire valoir ses droits en Italie, mais les anglais n’ont-ils pas tentés de faire valoir les leurs en France même. D’ailleurs, d’une façon générale, c’est plutôt la France qui, tout au long de son histoire, fut en permanence obligé de se garder des tentatives d’invasions de la Germanie comme de l’Angleterre, sans oublier la tentative d’invasion arabe terrestre et les innombrables raids vikings et sarrasins en Méditerranée au fin de pillages et d’esclavages.

Une nation en permanence sur la défensive et menacée dans son existence peut-elle être dangereuse ?

Cette permanence du danger extérieur a eut pour principale conséquence heureuse l’établissement d’un état fort, d’un pays soudé et solidaire, laquelle solidarité vaut aussi bien pour les ethnies constitutives que pour les individus.

Pour comprendre les raisons de cette crainte des autres européens regardons une carte :

La France se trouve, à peu près au centre de l’Europe surtout occidentale, c’est à dire de l’Europe ouverte sur le monde par l’Atlantique. Judicieusement placée du point de vue climatique avec des façades maritimes ouvertes sur les deux principales mers d’Europe, un agencement des plaines et des montagnes idéal, des frontières pour la plupart naturelles à l’exception de celle du nord-est grande ouverte sur la grande plaine nord européenne et que l’existence de la Belgique a empêché de s’établir sur le Rhin.

A ces dispositions géographiques idéales, s’ajoute une superficie non négligeable à l’échelle européenne puisque seules la Russie et l’Ukraine sont plus vastes. L’Espagne qui est l’autre « grand » pays de l’Europe occidentale est nettement plus petit.

Un autre atout non négligeable réside dans sa remarquable stabilité territoriale et la cohésion de son territoire pourtant multiethnique. Alors que partout ailleurs les autonomismes et les indépendantismes sont la norme, au point que l’on en vient à se demander parfois si l’indépendance des communes ne sera pas un jour la norme, la France conserve une structure unitaire soudée non par la force comme le fantasme certains de nos voisins, mais par l’adhésion générale de tous à la nation française. Si chez nos voisins on rêve d’autonomies régionales, d’états nations mono ethniques, en France l’on est adepte du métissage, du mélange et l’on est français avant d’être autre chose quand bien même on prétend le contraire. D’ailleurs comment le pourrait-on ? Il n’est pas un occitan où un breton qui n’est de la famille, qui travaille en dehors de son territoire, épouse une « estrangère », sans compter qu’une part non négligeable de la population a des origines extranationales. Revendiquer une « Race » où une « Culture » particulière relève de la construction mentale sinon du délire auxquels quelques minoritaires s’adonnent parfois, mais ils paraissent ridicules aux yeux du reste de la population. Alors pour les ethnicistes, culturalistes et autres racialistes étrangers et leurs visions étriqués, la France représente le contre modèle absolu, l’aberration qui décrédibilise toutes leurs affirmations et idéologies. Pour cela il est nécessaire de vilipender, d’exécrer cet édifice contre nature.

Enfin, de tous les atouts dont dispose la France et celui qui, sans doute, effraie le plus consiste en la relative vacuité de son territoire.

Si nous nous amusons à comparer la densité de population française par rapport à ses voisins immédiats, nous réalisons bien vite que malgré une disposition géographique avantageuse, un climat tempéré enviable, un sol plutôt habitable dans l’ensemble, la France est sous peuplée par rapport aux contrées environnantes.

Le fait est nouveau par rapport à l’histoire ancienne et résulte des troubles révolutionnaires, des guerres napoléoniennes, des nouvelles mœurs (qui restent à démontrer pour le XIXème siècle) ainsi que de la grande saignée de la 1ere guerre mondiale.

Jusqu’au début du XIXème siècle la France fut le pays le plus peuplé, par la suite, sa population s’accrut d’une manière plus douce que celle de ses voisins tant et si bien que le rapport s’inversa et que la France est en quelque sorte devenu un « trou » démographique au sein du continent européen.

Si l’on s’amuse à calculer qu’elle serait la population française si la densité de son peuplement équivalait à celle de ses voisins immédiats et cela en retenant une superficie de 500 000 km2 afin de prendre en compte les zones inhabitables par suite, par exemple, du relief, on arrive aux chiffres suivants :

Pour une population aussi dense que celle de l’Allemagne = 115 millions d’habitants ;

Pour une population aussi dense que celle de l’Angleterre = 123 millions d’habitants ;

Pour une population aussi dense que celle de la Hollande = 197 millions d’habitants.

Chiffres considérables surtout si l’on songe qu’il ne s’agit là que d’un calcul effectué sur la seule base du territoire métropolitain.

On comprend alors l’angoisse de nos voisins, si l’Union Européenne devient autre chose qu’un grand marché, la France en sera l’état dominant par le seul jeu de ses atouts naturels et de sa population.

Alors nos voisins nous redoutent, notre état est bien trop sûr de lui, « arrogant », nous détenons la bombe nucléaire, nos régions mêmes ultramarines ne recherchent pas l’indépendance où l’autonomie, nous promouvons des valeurs antagonistes des fantasmes ethnicistes, anti-étatique qui prévalent ailleurs et même notre population s’accroît non seulement du fait d’une immigration qui se francise quand même malgré les difficultés, mais aussi de par son expansion naturelle quand presque partout ailleurs le déclin s’amorce.

A terme, inéluctablement, la France retrouvera la place qui était la sienne sous Louis XIV et même plus encore puisque, aussi respecté et redouté que pouvait être l’état français de l’époque, sa main ne pouvait porter plus loin que ses frontières, son armée ne s’aventurait pas en dehors, à l’exception des Pays-Bas mais il ne s’agissait là que de fermer le Près Carré.

Dans une Europe Unie dominée démographiquement par la France, il va s’en dire que son poids serait incontournable, son influence inévitable et qu’il n’y aurait guère que la Russie où les USA pour en limiter la portée.

Alors les français découvrent, toujours avec grande surprise qu’ils sont arrogants, suffisants, intolérants à l’extérieur alors qu’ils ne désirent pour la plupart que vivre en paix, qu’ils n’ont aucune ambition hégémonique, qu’ils sont plutôt discret dans l’expression de leur patriotisme et que le nationaliste français le plus obtus semble toujours bien léger, pour ne pas dire ridicule, par rapport aux exemples étrangers.

Quand à nos voisins, ils s’efforcent de nous contrer même dans nos intentions les meilleures, l’émergence d’un état européen leur fait redouter une mainmise française, ainsi qu’un relatif effacement ; ils aimeraient que nos régions fassent comme ailleurs et se détachent de Paris ; ils vont chercher hors du continent des appuis, des contrepoids ; ils s’efforcent de faire rentrer dans l’Union des états susceptibles d’annuler, voire de contrer, la future prépondérance française comme la Turquie où l’Ukraine.

Dites moi que les politiques étrangers ne se sont pas « amusés » à ces calculs et qu’ils n’en ont pas tiré les conséquences.

 

Réflexion ABE / 2008 :

 

Les peuples paysans, les peuples commerçants :

Quand le paysan travaille durement ses champs et sait pertinemment que sa subsistance pour l'année suivante ne dépendra que de son travail, de la quantité de semence qu'il aura su préserver de la récolte précédente, ainsi que de la clémence de la nature. Clémence qu'il espère de la "Notre-Dame" incarnation moderne d'Artémis, la Déesse Mère / Terre ; quand ce paysan sait, que pour la réalisation de ses durs labeurs, il ne peut compter que sur la solidarité bénévole du voisin ; quand, en cas de catastrophe : grêle, inondation, etc la survie de sa famille ne peut dépendre que de l'assistance gratuite de ce même voisin, car la grêle qui est tombée là, eut pu tomber plus loin, qu'elle l'a déjà fait et qu'elle le refera ; qu'il entrera avec ce voisin dans une forme d'association informelle dans laquelle la confiance règne en maîtresse car on ne tient pas le compte de ce que l'on donne, ce serait trop fastidieux, et puis on reçoit aussi beaucoup. Qu'il est du devoir du paysan d'appréhender l'avenir, de faire des réserves au cas où... On se méfiera de l'étranger dont on ne sait quoi attendre ? Est-il digne de confiance ? Désire-t-il s'inscrire dans le grand cercle des solidarités locales où bien, s'agit-il d'un de ses innombrables profiteurs, fainéants, spoliateurs qui courent les chemins ? Que l'on peut "rouler" à l'occasion, s'il est de passage, car il ne pourra rendre la pareille.

Le marin se doit d'avoir le courage d'affronter la mer hostile, de s'associer avec d'autres, amis de circonstances, pour acheter un bateau et mener son entreprise, entreprise qui consistera à aller acheter ailleurs ce que l'on vendra plus loin, et si l'on ne peut acheter : le voler, qu'à défaut de voler, il faut savoir tromper pour acquérir moins cher et tromper encore, pour revendre plus cher. Qu'il faut acheter et vendre tout ce qui est concevable, car de la quantité d'argent ainsi gagnée dépend la survie de la famille, mais aussi son prestige.

Quand le paysan thésaurise du blé alimentaire, le marin thésaurise du blé fiduciaire, quand le paysan compte en hectares, le marin compte en or. Que les entreprises les plus audacieuses, celles dans lesquelles le calcul et la tromperie prédominent, lorsqu'il faut provoquer Dame Fortune, sont les plus profitables quand elles réussissent, mais qu'elles peuvent échouer, signe de la grâce des dieux où de leurs défaveurs. Que chaque homme est seul responsable de son destin, et que celui qui n'est pas capable de nourrir sa famille ne vaut rien. Le paysan s'inquiète du rendement, le marin tente des coups.

Les peuples de marins brandissent des devises comme : "De l'audace, toujours de l'audace" ; "La fin justifie les moyens" ; et les peuples paysans rétorquent : "Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage" ; "Paris ne c'est pas fait en un jour."

Je rajouterai que la France est certes une nation à prédominance paysanne, mais qu'elle conserve sur quelques littoraux des ethnies maritimes, car la France est un pays multiculturel, multiethnique mais unitaire, égalitaire et solidaire d'où la devise : "Liberté, Egalité, Fraternité", et cela heurte profondément les conceptions germaniques du volk qui privilégié le sang, la libre association et la concertation, ainsi que les peuples marins. Qu'advient-il quand toutes ces cultures hostiles à la culture française cristallisent dans un seul et même peuple qui s'érige en nation comme on peut l’observer en Flandre vis à vis des francophones belges et de la France ?

 

Réflexion ABF / 2008 :

 

— Dans une réflexion précédente j’affirme que les anglo-saxons ont une vision de la société humaine reposant sur la liberté des individus, la concurrence et la compétition quand les français ont une vision plus coopérative, plus étatique, davantage basé sur l’art de vivre et le respect de la personne humaine. Cela provient peut-être de l’évolution parallèle des deux pays, de leur longue rivalité et, tout simplement aussi, de la géographie qui a fait de la France une nation agricole quand l’Angleterre c’est tournée vers la mer avec cette opposition peuples de marins / peuples d’agriculteurs développée dans la réflexion précédente.

Par exemple, la France a plutôt compté sur la richesse de son sol et le patient labeur de ses paysans pour assurer son développement, alors que l’Angleterre, île au large de l’Europe ne pouvait compter que sur l’aventure hauturière, le commerce et la division savamment entretenue du continent, voire la piraterie et la prédation.

Prédation dont la France fut longtemps la principale victime avant que l’Angleterre ne se donne l’empire des mers.

Les anglais se sont donc placés très tôt dans un système de compétitions individuelles, puisque l’initiative privée et l’aventure suppose l’autonomie et la libre association des individus, afin d’aller chercher à l’extérieur les richesses qu’ils ne pouvaient se procurer à l’intérieur. Cela débouchant sur un système libéral dans lequel chaque individu n’est responsable que devant lui-même et Dieu, où le commerce est prépondérant puisque l’agriculture et l’industrie ne saurait suffire, et dans la mesure où l’on ne dispose pas des fonds pour acheter, le vol et la prédation deviennent admissibles puisque seule la richesse compte et non les moyens de l’obtenir. D’où le mensonge et la manipulation d’une part, le respect de la parole donnée, l’honneur de l’autre.

Bien sûr, on comprendre que dans de telles conditions, l’état qui rassemble, gère et punit, n’est pas la solution mais l’empêcheur qui interdit l’enrichissement prédateur, ponctionne le fruit des larcins et s’immisce dans les combines les plus profitables soit pour sévir, soit pour se servir alors même qu’il n’a point contribué, bien au contraire, à la réussite des entreprises.

NB :

Je semble m’amuser beaucoup à créer des oppositions, à cliver, classer ; mais bien entendu je souligne là des dominantes principales, des traits de caractère majeurs, mais qui souffrent bien des exceptions, des mélanges, voire des inversions surtout au niveau des individus. Simplement l’esprit ne peut faire autrement que créer des catégories en dégageant des convergences, les nommer pour ensuite les traiter.

Réflexion ABG / 2008 :

 

Comment l’ultralibéralisme provoque les mêmes effets que le communisme :

Le communisme est mort de quoi ? Très simplement et comme vu précédemment : l’état te garanti les ressources et comble tes besoins vitaux que tu travailles où ne travaille pas. La nature humaine étant ce qu’elle est, et la société humaine ayant besoin que chacun remplisse sa part, celle-ci c’est très rapidement retrouvée en pénurie, chacun ne faisant que ce qui l’arrangeait le plus c'est-à-dire rien.

Dans l’ultralibéralisme, nous nous retrouvons dans la même alternative bien que partant d’un postulat opposé.

Comme tu te trouves en concurrence avec le reste du monde qui tend à réduire la part des salaires dans la distribution des revenus du travail, comme le système tend à aligner les conditions de travail sur les conditions des plus concurrentiels, le travail se trouve de plus en plus sous payé, constitue une aliénation toujours plus grande là où il lui faudrait être épanouissant.

Ce faisant les travailleurs s’en détournent et s’en désintéressent.

L’apparence du travail où quelques trafics illégaux suffisant, comme dans le communisme, à permettre la survie.

Le système libéral peut conduire à la dictature, à l’image du communisme, qui n’eut bien vite pas d’autres choix que la contrainte pour imposer un travail dont les masses se détournaient. Encore que celui-ci a la capacité de faire peser une contrainte sur les masses d’une autre nature, plus cruelle : tu travailles où tu crèves.

Car le système libéral implique que tu ne vives que du fruit de ton travail, tout du moins quand le capital te le permet, et que ton entretient ne dépende que de tes seuls revenus. Façon de « motiver » par la contrainte plus efficace que la dictature. Façon de responsabiliser (culpabiliser) les individus. Bien sûr, lorsque même en travaillent on ne « gagne plus sa vie » surtout d’un point de vu alimentaire, les risques de révoltes deviennent inéluctables et la dictature pareillement.

 

Réflexion ABH / 2008 :

 

Les sociétés communistes par leur inefficience recourraient à la fabrication d’ersatz afin de subvenir par défaut aux besoins des populations.

Curieusement, l’ultralibéralisme abouti au même effet. Nous nous trouvons dans une situation apparente d’abondance au contraire des magasins vides et rationnés du communisme, mais pourtant lorsque nous regardons les compositions des produits que nous consommons, ils n’ont plus que le nom et l’apparence des aliments qu’ils sont censés incarner : chocolat avec des traces de cacao, viandes essentiellement constituée de soja, produits pré cuisinés saturés de sel et de sucre au point même que des produits « salés » au goût, s’avère en fait sucré, etc.

Ces produits ont pour principales caractéristiques non seulement de tromper le goût, mais d’être mauvais pour la santé en induisant des saturations et des carences concomitantes de l’organisme.

Nos aïeux connaissaient la disette et l’abondance, période décalée dans le temps et fort heureusement ; modernité oblige, nous vivons les deux à la fois. D’une part, l’abondance apparente, de surconsommation sucrée, salée et graisseuse ; d’autre part, la disette à cause des carences avérées en éléments vitaux et déséquilibre alimentaire puisque victime d’une alimentation monolithique dans les faits sinon dans l’apparence où les dénominations.

Assez curieusement, les abus idéologiques conduisent aux catastrophes alimentaires.

N’oublions pas quand même, que les carences du communisme résultaient bien souvent de l’incapacité du système à fournir, fruit indirect de la fainéantise, alors que celles du libéralisme résultent de la rapacité et de la malhonnêteté des hommes ainsi quand même, que du désir pour certains de s’enrichir en dormant.

Le système libéral décidément bien vicieux, impliquant la privatisation de la santé, santé qu’il s’autorise à abîmer, on voit donc la victime des abus d’un système auquel il ne peut rien, déclarée officiellement coupable de son état. Contraint de manger ce qu’on lui propose, le voilà coupable de s’alimenter. La moindre des choses seraient que les coupables paient en finançant la sécurité sociale, c'est-à-dire les industries agro-alimentaires, les compagnies de tabacs, fast-food, bref l’ensemble des industries qui nuisent à la santé et non les individus qu’ils soient citoyens, par l’état, où individus, par leurs propres deniers.

Ainsi, peut-être les multinationales seraient-elles moins enclines à « escagasser » la santé de leurs contemporains afin de s’assurer des marges confortables par la compression des salaires et l’escroquerie organisée des consommateurs, les salariés et les consommateurs s’avérant, tels Janus, les deux faces des mêmes individus.

Il est un fait que dans un monde finit, la dispensation à tous des bienfaits de la civilisation, la garantie à l’ensemble de l’humanité d’une vie décente, entraîne nécessairement la réduction des bénéfices et autres dividendes.

La grande fortune ne peut résulter que d’une appropriation immorale par nature, des ressources communes par un seul.

Un système ne peut produire plus de richesses qu’il n’est possible, et ces richesses sont à peine suffisantes pour l’ensemble de l’humanité. Seule une expansion extra-terrestre pourrait générer les surplus autorisant la constitution de fortunes extraordinaires.

 

Réflexion ABI / 2008 :

 

Avez-vous remarqué comme le monde dans lequel nous vivons comprend un nombre limité de coupables, fauteurs de tous les maux qui nous accablent, dans le désordre : le contribuable, le citoyen, le consommateur, le salarié.

Ces fainéants de salariés réclament toujours plus de sous, alors que ces sales consommateurs consomment mal et polluent car ils font attention à leurs sous, ce qui oblige l’état à dépenser des sous, que ces fumiers de contribuables lui refusent par avarice, mais s’il ne fait rien, ces salauds d’électeurs risquent de ne pas voter pour lui.

On en plaindrait presque nos élites.

Hélas, trois fois hélas, ces misérables ce sont vous et moi, tout à la fois, jamais les représentants du système.

Le système qui nous contraint par mille moyens, celui-là même qui nous culpabilise pour ce qu’il nous fait où nous fait faire.

 

Réflexion ABJ / 2008 :

De la théorie du complot :

Avez-vous remarqué comme cette théorie est très pratique, dès qu’un individu lance des accusations contre le système, accusant certaines castes où organisations de manipuler l’humanité pour la conduire dans la direction où elle ne veut point aller afin de privilégier quelques intérêts particuliers. Le voilà classé d’office parmi les adeptes innombrables de la théorie du complot. Membre de l’immense galaxie des gens qui croient qu’il existe un plan secret de Dieu où de sociétés secrètes, de petits hommes verts, voire des retours de messies, « d’armaggedonistes », etc.

Mais les méfaits de la société actuelle n’ont nuls besoins d’explications alambiquées, mystico occultes, pour trouver leurs explications ; juste la nature humaine, l’appât du gain, l’égoïsme individuel comme collectif de certains et l’aveuglement où la soumission d’autres, les conséquences logiques d’un système, suffisent à tout expliquer par la simple loi des actions et réactions.

Inutile d’aller chercher des instances occultes, oeuvrant dans les ténèbres aux réalisations de noirs desseins.

Bien sûr, il existe des sociétés secrètes, mais aux influences bien circonscrites et de portées non universelles, il existe bien des services secrets agissant dans l’ombre, c’est même la moindre des choses, bien sûr qu’ils influent sur le cours des événements, mais non dans le cadre d’un plan d’ensemble, juste dans le cadre des luttes d’influence entre nations. Mais bien sûr, le peu que l’on aperçoit, les manipulations des médias ainsi que les effets de mode auxquels ils succombent volontiers, suffisent à conforter les partisans de la théorie du complot dans leurs convictions.

Y avait-il un plan derrière l’effondrement des tours jumelles ? Certainement, un plan d’Al Qaeda, c’est avéré. Pour le reste tout le monde a été surpris, les autorités américaines au premier chef.

Cela dit, la haine qu’une certaine politique occidentale a provoqué dans le cœur des populations arabo-musulmanes, les rancoeurs accumulées, l’inconscience américaine consistant à user de la religiosité comme d’une arme contre ses adversaires, cela suffit à tout expliquer.

Quinze ans avant cet attentat, il suffisait de se rendre, par exemple, en Algérie mais pas seulement, pour comprendre qu’une confrontation était inéluctable, partout abondance de propos haineux, de contrevérités, de menaces de mort implicites.

La haine accumulée ne pouvait que s’épancher un jour, les seules inconnues résidant aussi bien dans la forme que dans la date.

On ne peut entretenir la haine sans en récolter le fruit empoisonné un jour, « Qui sème le vent, récolte la tempête. » comme dit l’adage.

Hélas, comme toujours, ce ne sont pas les coupables qui paient mais ceux que le hasard a placé là où il ne fallait pas.

 

Réflexion ABK / 2008 :

 

Il existe une campagne insidieuse, subtile visant à nier à la langue française son caractère international, alors même qu’elle est avec la langue anglaise, l’autre langue universelle.

Il est vrai que deux siècles de domination anglo-saxonne et de snobisme pro anglais, ont entraîné un certain recul de l’usage du français en tant que lingua franca.

Cette campagne informelle s’efforce même d’ôter aux citoyens français le bénéfice de leur langue nationale, mais pas qu’à eux il est vrai. En effet, alors même que l’on s’efforce de persuader la population du caractère indispensable de la connaissance de l’anglais, on prétend ressusciter les langues régionales.

Le citoyen français moyen et « moderne » se verra donc assigné comme devoir minimal le trilinguisme. Outre, chacun le comprendra sans mal, que cette option n’est point praticable par la plupart, il est évident que dans un premier temps, la connaissance de la langue régionale suffisant aux échanges locaux, et l’anglais satisfaisant à tout le reste puisque connu de l’ensemble de l’humanité, ce sont les langues nationales qui feront d’abord les frais d’une sorte d’économie de connaissances favorisant en cela une forme de communautarisme qui sévit déjà chez la plupart de nos voisins immédiats.

Ensuite, le jour où l’on sera compris d’un bout à l’autre de la Terre à l’aide du seul anglais, celui-ci supplantera sans merci des langues régionales sans véritables soutènements, dans la mesure où l’évolution du monde tend à la multiplication des échanges et non à l’enfermement sur un territoire donné, comme au moyen-âge.

A l’exception de quelques érudits, quelques curieux instruit qui conserveront la connaissance des anciennes langues nationales, la plupart des gens seront unilingues.

Sauf grand crack de civilisation qui plongerait le monde dans une régression digne de la fin de l’Empire Romain, conduisant y compris l’anglais à la dégénérescence en une multitude de dialectes et idiomes très localisés.

Et pourquoi cette volonté sournoise d’éradiquer la langue française, la traditionnelle rivalité anglo-française ne suffisant pas à l’expliquer. Et bien cela peut s’expliquer par le fait que la langue française est la langue du peuple qui par ses philosophes et surtout sa population, a un jour exprimé son désir d’Egalité, de Fraternité et de Liberté et c’est révolté refusant violemment l’inégalité sociale. Cette inégalité sociale qui semble si naturelle dans la plupart des pays du monde, à laquelle la plupart des peuples consentent, qu’ils la subissent, qu’ils s’y résignent où l’admettent. Le citoyen français lui la rejette absolument, toute sa culture, son héritage, sa littérature, ses sentiments l’incite à penser ainsi. Non pas que l’inégalité de fortune le choque, les français ne sont pas tous des communistes, mais une certaine forme d’injustice sociale : quelle que soit sa position, il veut être jugé semblablement, soigné idem, traité itou, etc.

Cela forme le fond de la culture française, son universalisme plus même que la république éponyme qui s’avère bien souvent aussi cruelle et insensible que la plupart des autres états. C’est cela qui fait que le français n’est pas tout à fait comme les autres, ce qui en irrite plus d’un, on le leur reproche bien d’ailleurs.

La preuve que toute littérature véhicule son univers mental, ses stéréotypes : Harry Potter le sympathique sorcier qui plait tant aux enfants et participe de leur éducation. Cet emblème de la littérature anglaise si mignon, si distrayant, ce conte de fée moderne.

Mais réfléchissons un peu…

C’est quoi ce monde dans lequel coexistent deux espèces d’êtres humains, ceux, une minorité, qui détiennent des capacités magiques et la réalité du pouvoir, et les autres, les « moldus », la majorité, qui ne savent rien, ne comprennent rien quand par hasard ils entrevoient la réalité, et de toute façon ne peuvent rien contrôler. Joli nom d’ailleurs les « moldus », mol de quoi ? De l’encéphale semble-t-il, bien qu’on puisse y trouver une image plus sexuelle, impliquant nécessairement une certaine et durable impuissance.

De plus, figurez-vous que l’on naît magicien où « moldu » sans qu’il soit possible d’y remédier, c’est en quelque sorte un héritage familial, en fait sanguin, racial si vous préférez. Il existe bien quelques « croisements », mais cela tient de la mésalliance, et les rejetons de ces couples mixtes sont plutôt mal vus.

Et puis le héros, Harry Potter, malencontreusement grandi dans une famille « moldu » incapable de l’aimer, et qui ne manquerait pas de nuire à ses pouvoirs magiques s’ils le pouvaient. Et bien Harry, par la seule grâce de son nom, de ses parents qui n’ont pu l’éduquer, de son ascendance, est accueilli dans le monde des magiciens comme un élément prometteur, dont on attend beaucoup, dont les talents ne sauraient manquer ; il n’a rien fait et pourtant son entourage de magicien le tient dans la plus haute estime, comme une sorte de prince héritier, dont la destiné royale, fruit de la bienveillance divine, et partant les compétences congénitales ne sauraient être remise en cause.

Voilà une belle histoire dans laquelle évolue une plèbe nombreuse et ignare comme il se doit, dépourvue de tout talent, mais heureusement guidée par une élite, une aristocratie héréditaire qui ne manque pas de talents nombreux et merveilleux.

Regardez comment une certaine mentalité anglaise, anglo-saxonne perfuse au travers de sa littérature ; on pourrait bien évidemment prendre d’autres exemples. Voilà donc comment une culture s’inocule lentement et sûrement par l’effet d’une lente imprégnation, par une ambiance propice.

Et voilà aussi pourquoi une culture, telle la culture française avec tous ses défauts mais aussi ses qualités, une culture qui a rompu avec son passé de langue des rois, brutalement, bien qu’elle en conserve quelques traces, hélas, doit être éradiquée. Elle va trop à l’encontre de la manière dont, d’après certains, le monde devrait tourner et les populations se soumettrent.

Bien sûr, elle ne disparaîtra pas des bibliothèques et sera toujours connus de quelques admirateurs où amoureux, mais elle ne sera plus qu’une langue morte, ne baignant plus aucune culture, ne pourvoyant plus à aucune éducation, ne supportant plus aucun imaginaire, idéal, privée du souffle de la vie. Les français et les autres, anglophones, n’y accéderont plus, pour la plupart, qu’au travers de traductions forcément infidèles qui rendront la geste, l’intrigue, la fougue mais non l’esprit, car les mots d’une langue rendent un univers mental unique, le mot égalité en français, ne veut pas dire tout à fait la même chose en anglais.

Ne plus lire Victor Hugo, Alexandre Dumas, Voltaire, Rousseau dans la langue originelle mais dans des traductions diverses, peut-être antagonistes les unes des autres, aucune fidèle et dont on doutera toujours de la sincérité sans plus aucune possibilité de s’immerger dans la culture qui l’a fait naître tout comme nous ne sommes plus vraiment capable de comprendre les grecs et les romains quand bien même nous les lisons.

Voilà qui serait terrible et marquerait la victoire d’une conception du monde fondé sur l’arbitraire et la loi du plus fort.

 

Réflexion ABL / 2008 :

 

  • Pub Renault septembre :

La publicité dans laquelle une jeune femme a trouvé du travail dans un club d’éffeuilleuses, voire un bordel ; chose dont elle a honte lorsqu’elle passe devant en voiture accompagnée de sa mère.

Cette dernière remarque le grand placard avec la jeune femme dévêtue, reconnaît sa fille et dit à celle-ci avec un sourire complice :  « ah ! Tu as enfin trouvé du travail ! Mais pourquoi ne m’en as-tu rien dit ? » Avec l’air de trouver cela parfaitement normal. La conclusion de cette publicité : « A fond dans son époque ! ».

On peut constater que pour le libéralisme et il ne s’en cache même pas, seul gagner de l’argent présente un intérêt, peu importe les moyens pour y parvenir. Posture immorale par excellence et qui conduirait à l’officialisation de la prostitution et à la normalisation de l’esclavage si le besoin s’en faisait sentir. Tout ce vaut pourvu que « çà rapporte », on peut donc vendre l’image de son corps, son corps, son cul et son âme si nécessaire.

Dans le même temps on peut observer un curieux paradoxe qui, du même mouvement que l’ultralibéralisme prône une immoralité sans borne, encourage par ailleurs une nouvelle religiosité antagoniste du premier mouvement par nature.

Quand le libéralisme prétend que l’on peut se vendre pour faire de l’argent, il ne connaît ni bien, ni mal ; la religion condamne la chose et jette même l’opprobre dessus.

On peut y voir une astuce systémique, en effet l’individu désenchanté, oppressé, opprimé par le libéralisme, contraint à des actes immoraux pourvu qu’il est une conscience, ne peut vivre l’âme en paix. La religion lui offre alors un havre accueillant, rempli de solutions toute faite et d’espoirs formatés, qui canalisent sa désespérance et la révolte qui pourrait en résulter, l’endiguent et la projettent dans la perspective d’un au-delà salvateur, paradisiaque, un ailleurs idyllique, élyséen mais bien hypothétique.

La religion rejoint là son statut immémorial de placebo aux méfaits de ce monde, peut-être malgré elle, anesthésiant les patients endoloris d’une vie affligeante, consolidant le système par la passivité qu’elle induit chez ses adeptes.

 

Réflexion ABM / 2008 :

 

Réaction à la « Grande Crise de 2008 » :

Je me promène, j’erre, j’écoute, j’  « espipinège » comme on dit en occitan par villes et campagnes, je n’observe nulle part de panique, nulle part d’angoisse, une réelle inquiétude certes, mais surtout une immense colère, une hargne qui monte des tripes et des cœurs.

C’est qu’en France, la crise nous la connaissons bien, elle a commencé en 1973, a poursuivi quelqu’un comme moi toute sa vie, faisant chaque jour plus dur que le précédent.

Elle a bien connu quelques rémissions épisodiques, juste suffisantes pour rendre un peu l’espoir mais sans que les bénéfices n’atteignent jamais personne, en tout cas dans le peuple.

Les français ont d’abord cru les politiques, écoutés les bons conseils distribués alentour par les experts et autres politiques, « les cénacles autorisés qui s’autorisent » comme disait Coluche, réformés tout ce qu’il était possible, renonçant lentement et sûrement aux ossatures de l’état, aux principes de la République, s’efforçant de ce couler dans le moule anglo-saxon si « moderne ».

Puis, face à l’aggravation constante de la situation, aux déficits qui ne cessent de se creuser alors même que l’on renonce à l’essentiel, le sentiment que les politiques, les élites les trompaient comme en 1939 où 1870 a commencé à sourdre dans les esprits.

Mais la démocratie où ses apparences se trouvant toujours là, des alternatives étant proposées, les parapluies sociaux fonctionnant plus où moins bien, la propagande faisant son office, ils ont continué à croire qu’un changement était possible. Choisissant un bord politique puis l’autre, puis revenant en arrière, se braquant parfois dans l’extrémisme, s’intéressant de moins en moins à la chose publique puisque celle-ci s’avérait inefficace et de toute façon uniquement soucieuse de servir toujours les mêmes intérêts égoïstes.

Une fois, constatation faite de la tromperie organisée et généralisée, ils ont voté « non » à un référendum, refusant tout net la promesse ultralibérale, « on va dans le mur si on continue comme çà » entendait-on de ci de là. Ils se sont mis à détester l’Europe plus même qu’ils l’avaient aimé, les ravages d’un amour trompé, mais sans qu’ils n’entrevoient de substitut. Mais les politiques, les experts ont continué comme si de rien n’était vidant vraiment la démocratie de son sens. « Les gens ne comprennent pas ! » disaient-ils, dommage que les « gens » aient compris mieux finalement que les experts dont on peut se demander s’ils n’étaient pas financés pour nous intoxiquer. Alors on hésite entre la désespérance fruit de l’impuissance et l’envie de mordre.

Çà y est ! Aujourd’hui le mur on commence à ce le prendre dans la gueule, presque quarante ans qu’on y va, c’est tout juste si on n’en éprouve pas un certain soulagement.

La logique ultralibérale trouve enfin son aboutissement logique tout comme le communisme a trouvé le sien il y a presque vingt ans.

Alors, cet ultralibéralisme paupérisateur, exploiteur qui a précarisé les peuples, fait reculer la civilisation humaine ces dernières décennies doit être sauvé par les peuples même qu’il a berné, manipulé sans vergogne.

Une rage, une hargne gronde, une haine encore froide de ce système inique serre les dents et les poings.

Manquerait plus que nos vies déjà bien amochées par cette chute interminable depuis quarante ans, morflent encore. Avis aux élites : Rectifiez le tir sans exiger aucune contrepartie des peuples, l’argent qui leur a déjà été enlevé est bien parti quelque part, il suffit de le saisir puisqu’il y a eut détournement de fonds avéré. Si rien ne bouge, la haine froide va bouillir. En 2005, je disais que nous nous trouvions en période prérévolutionnaire.

 

Entendez vous le bruit sourd du pays qu’on enchaîne ?

Entendez vous gémir les campagnes que l’on pille ?

Entendez vous rugir les villes qu’on exploite ?

Entendez-vous geindre les malheureux que l’on jette ?

Entendez-vous cogner les poings que l’on frappe ?

Entendez-vous jaillir la rage qui bouillonne ?

Entendez vous battre les pieds qui convergent ?

NOTA : Dans une école d’économie alsacienne des étudiants interrogés, déstabilisés dans leurs certitudes : « On nous enseignait que le marché se régulait tout seul… » S’exclame l’un dépité. Diantre, l’économie n’est certes pas une science, j’espérais simplement qu’elle n’était pas une religion avec ses différentes chapelles, ses hérésies, ses dogmes. L’économie n’aurait donc pas plus de fondements que la théologie voire l’astrologie. Pourtant l’histoire du monde est remplie de crises économiques provoquées par des marchés qui s’emballent. Affirmer péremptoire que le marché se régule revient à nier les leçons de l’histoire, à faire un vrai déni de réalité.

Pourquoi les écoles d’économie n’enseignent-elles pas les différentes théories économiques au lieu de n’en privilégier qu’une seule ?

 

Réflexion ABN / 2008 :

 

Nos démocraties ont glissé vers une forme de pouvoir oligarchique, crypto monarchique pour certaines d’entre elles ; seule la peur généralisée pour soi comme pour les siens actuels et futurs, l’aveuglement collectif, l’entretien d’un vain espoir et l’endoctrinement subliminal permettent de maintenir l’ordre systémique jusqu’à ce que le principe de réalité rattrape ce bel et mensonger édifice.

Réflexion ABO / 2008 :

 

  • Constatation amusante (si l’on veut) :

Avez-vous remarquer que dès que l’on interroge un américain, on retrouve quelqu’un intimement persuadé d’habiter le plus beau pays du monde, le meilleur, le plus libre, etc.

Les médias américains ne manquent jamais de conforter leurs concitoyens dans leurs certitudes souvent érronées jusqu’à des extrémités parfois ridicules. Néanmoins on ne saurait le leur repprocher, une bonne estime de soi rend fort et confiant et puis, ce qui est valable pour les individus l’est aussi pour les nations : « Aimes toi et les autres t’aimerons ».

Par contre, à l’inverse, le français dès qu’il se lève le matin et à longueur de journée, se trouve assailli de critiques qui tendent à démontrer qu’il n’y a rien en France qui mérite d’être retenu, qu’aussi bien la nation moderne que l’ancienne ne fut que médiocre, incapable, lâche, qu’il n’y eut jamais de peuple plus raciste, plus colonisateur, plus impérialiste. D’ailleurs, hormis ces traits précédemments énumérés, les français n’ont rien apporté à l’humanité (il est à noter ces derniers jours, pour le soixantième anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’homme, qu’il n’a été fait mention qu’une seule fois que lesdits droits découlent directement de la Révolution Française et des Droits éponymes et tout aussi universels proclamés à l’occasion ; un ignorant pourrait en conclure que lesdits droits ne dateraient que du Xxème siècle, découleraient donc des bienfaits américains dispensés au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale et dont la France ne serait, finalement, que l’un quelconque des nombreux signataires et non la première promotrice comme d’ailleurs de l’émancipation des noirs. Je sais, après la Révolution il y eut l’Empire, fatal aux noirs, et la Restauration fatale au restant de la population à l’exception de quelques privilégiés).

Simplement, il est un Empire, une « civilisation » dans laquelle nous sommes sommés de nous incorporer de gré où de force. Pour ce faire nous devons renoncer à nos identités, oublier d’où nous venons pour mieux nous désorienter, nous perdre dans un labyrinthe incompréhensible dont la seule issue ne peut être que le modèle si affriolant que l’on nous propose, ce modèle américain si vertueux, si porteur des valeurs universelles dont il nous a détroussé avant de les suborner exactement comme il a détourné Noël et s’éfforce de capturer et commercialiser la Toussaint.

Alors, les français doivent tout oublier, se pâmer devant l’élection d’un métis aux USA quand certains généraux du 1er Empire Français étaient noirs, que jusque dans les années 70, des noirs américains venaient trouver en France un asile afin d’échapper au racisme « made in USA ».

 

Réflexion ABP / 2008 :

 

  • Suite à la réflexion : Réflexion AD / 2005 : « Il peut y avoir du sexe sans amour, mais pas d’amour sans sexe (je parle, bien sûr, d’amour entre adultes : notre langue devrait d’ailleurs s’enrichir d’un nouveau mot pour désigner les sentiments d’attachements entre gens d’une même famille : parents/enfants, frères/sœurs, etc. et l’autre sentiment amoureux, celui qui est sexué, puisque, à bien les analyser dans leur ressenti et effets, ils sont de toute façon différents, l’attachement intrafamilial ne suscite pas, lorsqu’il n’est pas perverti de désir sexuel, je ne m’étendrai pas davantage sinon dans d’autres réflexions ; par le biais de l’enrichissement du vocabulaire ont romprait la dérive pédophilique qui résulte de la similarité sémantique) » ; je propose l’adoption d’un nouveau mot pour désigner le sentiment d’attachement interdisant les relations sexuelles  entre gens de la même famille, entre ascendants, descendants, collatéraux proches et « adultes ayant autorités » selon la formule juridique ; mot que j’emprunte à une langue cousine et amie, mot ressemblant au mot amour, afin de souligner une certaine similarité, mais suffisamment dissemblable pour générer la coupure sémantique que je préconise, le mot « AMOR ».

Ainsi, le sentiment d’attachement entre deux personnes se déclinerait-il selon trois modalités distinctes : de part et d’autres de l’AMOUR, sentiment d’attachement induisant des relations sexuelles, deux autres mots parents, excluant lesdites relations : l’AMITIE et l’AMOR.

L’amitié implique un sentiment d’attachement excluant le sexe soit par absence d’attirance sexuelle, soit par manque de prédilection ainsi de l’amitié entre deux personnes hétérosexuelles de même sexe (sans rentrer dans les détails).

L’amor implique un sentiment d’attachement proscrivant absolument le sexe qu’elle qu’en soit les formes et motifs. Ainsi, peut-être n’entendrait-on plus au sein d’une cours d’Assise un prévenu rétorquant à un juge lui demandant les raisons d’actes incestueux à l’égard de sa propre fille : « Mais monsieur le juge, j’aime ma fille ! » avec tous les accents de sincérité et de surprise mêlées.

Un avantage du mot amor, c’est qu’il renvoie à l’expression « à mort » soulignant si besoin était le côté dangereux d’un sentiment incestueux incontrôlé, profondément traumatisant pour celui qui en est victime.

Un autre cousinage phonétique qui me semble intéressant : l’adjectif : amor peut renvoyer à amoral, bien sûr, l’adjectif doit se former autrement (amoré, amorant, etc.), mais la ressemblance des deux mots présente l’avantage de les renforcer mutuellement : nul ne contestera que l’inceste est amoral par nature, pour quelqu’un de « normal » la notion de moralité s’en trouvera renforcée, mais inversement pour le pédophile l’amor, renverra à amoral rendant incontestable l’aberration de l’acte.

Bien sûr, l’usage d’un mot et son intégration dans la langue résulte de son usage et non d’une décision, surtout de la part d’un obscur écrivaillon.

Mais la langue fut forgée autant par les philosophes et penseurs que par l’usage, chacun sait que le sens des mots construit notre culture dont résulte nos comportements, organiser sciemment une « coupure sémantique » entre deux comportements l’un sain et l’autre pervers, n’est-ce pas faire œuvre utile ? Encore faut-il que ce mot soit abondamment repris, celui-là où un autre, et devienne d’usage courant.

 

Réflexion ABQ / 2008 :

 

  • Du tourisme comme industrie :

Il est courant de considérer le tourisme comme une industrie et d’en faire conséquemment une option pour la France dans la mondialisation, excipant de son rang de première destination touristique.

Hors, le tourisme n’est point une industrie, mais plutôt la résultante, l’écume, une activité « découlante » si je puis oser cette expression, de l’activité générale d’un pays et surtout de sa prospérité.

Aux spécialistes qui me sortiront les recettes et les emplois générés je demanderai de se calmer et de réfléchir à l’argumentaire suivant :

Dans l’industrie classique, où le commerce, le prix de revient inclut tous les éléments ayant contribué à la formation du produit quel qu’il soit, depuis le coût de la matière première, de sa transformation, des transports, de l’emballage, de la « pub », l’éclairage du magasin, les salaires, charges, taxes, les amortissements, etc. etc. Et cela est bien normal, si l’on oubliait un coût, on vendrait à perte et la faillite se trouverait au bout de la route (d’une façon générale les coûts écologiques ont tendance à être oubliés, je le sais, mais là n’est pas le propos).

Hors, dans le tourisme il n’en est rien.

L’hôtelier n’inclut pas dans le prix de sa nuitée l’entretient de la cathédrale d’à côté, ni celui des routes empruntées par les touristes pour parvenir à son établissement, pourtant la raison de la présence des touristes s’explique par la présence de ladite cathédrale, où du château, du site, etc. à proximité.

Il en est ainsi pour tout le reste, la France dispose fort heureusement de dispositions géographiques idéales, d’une diversité qui fait la fierté de ses habitants mais aussi d’une certaine prospérité générale, résultante d’une activité économique diversifiée qui lui permet d’entretenir ses paysages, son patrimoine considérable ainsi qu’un réseau routier dense.

C’est une agriculture bien implantée, respectueuse de l’environnement (je sais, je sais…) et générant des produits de qualité qui bichonne nos paysages et parle aux papilles de l’étranger.

C’est une industrie puissante et des commerces prospèrent qui, distribuant des salaires et payant des impôts et des taxes, permettent à l’état ainsi qu’aux collectivités locales d’entretenir les châteaux, les routes, abbayes, etc. Mais aussi aux particuliers de ravaler leurs façades dans les centres villes, de planter de jolis jardins dans les périphéries, de s’habiller correctement quand ils sortent et d’animer les villes et villages par leurs présences aussi bien dans les rues que dans les commerces et autres restaurants. Bref de créer ce cadre charmant, cette ambiance, cette convivialité qui plaît tant aux visiteurs étrangers.

Sans oublier les artistes, qui récoltent aux aussi les retombées de cette prospérité et égaillent les rues et les musées de leurs créations.

Si le pays devait vivre du seul tourisme il devrait répercuter sur le touriste tous ces coûts cachés, les prix en deviendraient si prohibitifs que les touristes s’empresseraient de filer vers d’autres pays « mieux disant ».

La population locale doit consentir aux coûts exorbitants de l’entretien des monuments, centres villes, sites, etc non pour les touristes, mais pour elle-même afin d’en retirer une légitime fierté et de n’en point ressentir la morsure. Dans le cas contraires, les sacrifices à consentir pour les entretenir pourraient rapidement sembler excessif pour ne pas dire facultatif face à d’autres priorités plus immédiates : hôpitaux, éducation, etc.

Et nous resterions avec nos centres villes dévastés comme par des guerres, remplis de miséreux, des cathédrales et des châteaux partant en ruine, obligés de vendre à l’encan notre patrimoine afin d’en tirer de maigres subsides.

La France n’est pas le seul pays à disposer d’un riche patrimoine, d’une longue histoire, mais il est le seul à lier cet ensemble avec une ambiance prospère et proprète, l’Inde où l’Egypte disposent de monuments et de sites magnifiques, mais nuls n’a envie de partager la vie de la population locale, on y visite les monuments comme s’ils se trouvaient dans des enclaves indépendantes et l’on n’y voit les autochtones que de loin où dans des villages Potemkine. Penser que le tourisme pourrait être une solution pour l’avenir est inconséquent.

Comme activité découlante, il génèrera toujours des emplois et améliorera le solde commercial significativement, mais jamais ne pourra constituer le socle de notre prospérité.

Autre inconvénient majeur du tourisme, il mettrait un terme à notre indépendance nationale. Le tourisme est une activité facultative pour ceux qui le pratique, outre que l’on renoncera plutôt à ses vacances qu’à manger, si la politique d’un pays ne vous conviens pas il est très aisé de s’en détourner et d’aller en visiter un autre. Bref, le tourisme rend très dépendant non seulement de la conjoncture économique, mais aussi de la politique internationale. Les nations qui produisent quelque chose d’unique, dont les autres ne peuvent se passer, accèdent à une forme d’indépendance dont ne peut rêver celui qui doit s’aplatir pour complaire et subsister.

 

Suite l'année prochaine.

 
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