— En France, malgré deux siècles de républiques, empires et monarchies constitutionnelles subsistent sans doute, un atavisme de caste indécrottable.

Quoi que l'on y fasse, dès lors que par quelques moyens, hasards ou héritages l'on peut se targuer d'appartenir à l'une des innombrables castes réputées dominantes, on se croit autoriser à mépriser, voire oppresser, les membres des castes réputées inférieures et même celle à laquelle on appartint jadis.

Quoi que l'on y fasse ce comportement, probablement d'origine culturelle, persiste comme une sorte d'inconscient collectif que l'affect national porte en lui sans s'en rendre compte et qui sous-tend tous les comportements.

L'une des conséquences pathologiques, à mon sens, de cet atavisme réside probablement dans la persistances suspecte de l'idéologie marxiste : la lutte, non dite, des castes s'incarnant dans l'officielle lutte des classes dont on ne comprend plus la logique puisque chaque classe sociale participe de la vie collective, qu'il ne peut y avoir de chef sans subordonnés et que la collaboration de tous est requise pour assurer le succès. L'attitude constante d'indifférence, voire de brimades des uns pour les autres, la jalousie voire la violence des autres pour les uns ne pouvant rien produire de positif à long terme.

De la même manière, la société s'enferme dans une sorte d'égalitarisme forcené qui voudrait que tout le monde gagne autant et appartienne finalement à la même caste au détriment de la vraie qui est celle de l'égalité devant la loi, mais qui, dans le même temps, récuse cette dernière au motif qu'à quoi bon travailler pour s'élever si ce n'est pour bénéficier de privilèges légaux voire illégaux dont les autres ne sauraient profiter.

Fin pour cette année là.